Dessert proposé par Baptiste DenieulDessert proposé par Baptiste Denieul
© Olivier Marie

Tout a commencé par une vinaigrette !

Le jeune Baptiste a alors 6 ou 7 ans… Et un rituel s'est imposé à lui : être en charge de la vinaigrette pour les repas de famille ! Commence alors toute une série d'expérimentations que le jeune garçon soumettra aux palais de ses tantes et tontons. Vinaigrette au cacao : immangeable ! Vinaigrette au safran : délicieuse ! Vinaigrette « à la Baptiste » : onctueuse ! Ce sont ces premières tentatives et créations culinaires qui ont fait naitre sa vocation... En tout cas, d'aussi loin qu'il s'en souvienne.

Mais Baptiste est un artiste, la musique et la peinture sont ces moyens d'expression. Batteur et chanteur dans un groupe, le jeune adolescent est blindé d'énergie. En peinture, il s'exprime en de grands jets colorés, mixe les techniques, colle des fragments de papier alu... Les toiles sont vives, joyeuses ...abstraites !

Dans son village breton, à Guer, son arrière grand-père est épicier et les parents de Baptiste tiennent une crêperie située en face de l'ancienne gare. Ils transmettent au jeune homme le goût du travail bien fait, le respect des matières et des produits, et surtout rester humble face à Dame Nature... 

Volontaire et déterminé, Baptiste commence son apprentissage dans de grandes maisons : 1, 2 et 3 étoiles... Prémonitoire ?

Il y apprend la rigueur, le travail en équipe, la fraternité et la solidarité de la Brigade, et forge son caractère. Aux côtés des plus grands, des restaurants à 1 jusqu’à 3 étoiles, Baptiste acquiert une expérience multiple et complète. Emmené et inspiré par ses idoles, Pierre Gagnère ou encore Michel Bras… 

Il achève ce parcours exceptionnel dans les cuisines de Lassere chez Alain Ducasse, 3 étoiles au compteur et une solide formation classique auprès du « Maestro ». 

L'envie, la créativité et son énergie débordante et contagieuse font qu'il convainc ses parents de reprendre la crêperie familiale. Il y plante son décor et commence à écrire sa propre histoire...

Lui qui, par envie et de par son éducation, souhaite faire de la cuisine une histoire, sincère et chaleureuse. Le petit breton, soit disant en échec scolaire, est un être attachant et intelligent, il souhaite que cela se voit dans l'assiette...qu'il fait créer par son amie céramiste Mireille Superville, basée à La Gacilly. Grise, matérieuse, japonisante, la vaisselle du restaurant compose avec l'élégance de la cuisine de Baptiste. Très sensible à l'Art, il fréquente beaucoup les galeries, rue Rambuteau, se fait inviter au vernissage, et s'y intéresse de près au point de s'y mettre. Peindre lui permet de s'évader, de ne plus penser au métier, de créer autrement en lâchant prise, sans contraintes ni conventions.

Qu'est ce qui fait courir ce jeune chef nouvellement étoilé ? « Sûrement pas la consécration mais plutôt la reconnaissance et surtout la recherche du sens. Faire des choses avec sens, est pour moi le plus important : je dois me sentir en place et le client doit le voir dans l'assiette, dans ce que je propose... »

« Tout est allé très vite, en trois ans, et maintenant l'étoile, je dois ralentir un peu même si j'ai très envie de développer, j'ai pas mal d'idées... »

Baptiste DenieulBaptiste Denieul
© Olivier Marie

Les valeurs qu'il a reçues, Baptiste les transmet à sa jeune équipe, qu'il emmène avec lui en les valorisant et en les mettant en avant. 

Sa jeune femme, Marion, le suit depuis longtemps et travaille désormais en salle, elle a contribué largement à ce succès naissant en soutenant Baptiste dans cette aventure commune... Sans oublier le plaisir des voyages rythmés par des haltes dans des restaurants gastronomiques pour la curiosité, la surprise, l'émotion... « Ma toute première émotion culinaire fut devant un plat de Sophie Pic, 3 étoiles, j'avais 16 ans... »

Créatif assurément, mais donnons-lui des cigarettes La Trinitaine et proposons-lui d'en faire un dessert … Baptiste me fait remarquer tout d'abord l'aspect du gâteau : un peu brûlé au centre, doré aux extrémités... Tout commence par le regard. Il l'écrase dans sa main pour en faire des morceaux... « ça ressemble à de l'écorce d'arbre, non ? »...Il est parti, Baptiste ! « Je rajouterai bien de la glace au sapin et, je ne sais pas, ...peut-être du chocolat... »

Comme le dessert qui, selon lui, doit finir un repas en apothéose, attendons un peu pour découvrir sa création avec les cigarettes La Trinitaine...

En tout cas, Baptiste à l'art de nous laisser sur sa faim !

 

L’adresse de son restaurant :
Auberge Tiegezh
7, place de la Gare
56380 Guer
02 97 22 00 26