La Trinitaine, bateau sponsoriséLa Trinitaine, bateau sponsorisé
©Yvan Zedda

Extrait de la Biographie de La Trinitaine, non commercialisée :


 Avant que Mike Birch ne vienne à la biscuiterie proposer de s’engager sur la première transat Jacques Vabre, en 1993, le patron de La Trinitaine avait déjà croisé le navigateur à plusieurs reprises sur le port de La Trinité. […] 

 Le skipper canadien est alors âgé de 61 ans. C’est une figure du monde de la voile. Son palmarès est impressionnant. Il a notamment remporté la première Route du Rhum, en 1978, avec 98 secondes d’avance sur le suivant, Michel Malinovsky.[…]

 Suite au convoyage du bateau des Etats-Unis vers la France par Mike Birch, tout le personnel est convié au Havre, pour assister au départ du monocoque Biscuits La Trinitaine, le premier des trois bateaux de course de l’entreprise. 
 Lors de cette première Route du Café, la biscuiterie fait figure de Petit Poucet face à des équipes comme Primagaz qui mettent tout en oeuvre pour que les médias s’intéressent à eux. […] N’empêche, dès lors qu’elle commence à s’intéresser au monocoque, la presse adhère pleinement au projet de la biscuiterie et il n’est pas rare que la télévision choisisse le bateau La Trinitaine comme sujet du journal de 20 heures.

Biscuits La Trinitaine terminera cinquième de cette première transat Jacques Vabre. La famille Petit part à Carthagène, en Colombie, pour accueillir Mike Birch. […] 

 A Carthagène, les biscuitiers sympathisent également avec Paul Vatine, vainqueur de la course en multicoques sur Haute-Normandie. Son bateau étant à vendre, ils prennent la décision de le racheter et s’inscrivent dès lors sur le programme des courses en multicoques.
 Tous les employés de la biscuiterie assistent au baptême du bateau sur le ponton de La Trinité. Puis un car les emmène jusqu’à Saint-Malo pour assister au départ de la Route du Rhum depuis un bateau loué par l’entreprise… On leur offre des sweat-shirts à l’effigie du bateau, l’ambiance est formidable.[…]
Il est vrai qu’en général, les entreprises qui se lancent dans des projets de voile créent une société à part pour s’en occuper, ce qui n’a jamais été le cas de La Trinitaine. […]
Pour ce faire, ils ont créé une cellule au sein même de l’entreprise, avec des salariés détachés sur le bateau, ce qui représente trois personnes à l’année, avec le skipper, et jusqu’à dix (préparateurs sportifs, intervenants…) lors de certaines courses. […]  Tout est fait pour qu’on parle du bateau et de la biscuiterie avant, pendant et après les courses.

 Au bout de trois ou quatre ans, Mike Birch souhaitant prendre sa retraite, c’est son second, Marc Guillemot, qui lui succède. Et rapidement, sur l’impulsion de ce nouveau skipper, décision est prise de construire un trimaran entièrement novateur — qualifié même d’extrême par la presse spécialisée.

 Aussi large que long (18 m), un mât de 25 m profilé en goutte d’eau ; en 1998, lors de sa mise à l’eau, ce bateau, le troisième à porter les couleurs de La Trinitaine, est réellement le plus abouti de la flotte.

 Durant cinq ans, hormis les soucis de réglages des débuts, inhérents à tout prototype, Biscuits La Trinitaine sera constamment dans le haut du tableau : 4e de la Route du Rhum en 1998, 2e de la transat Québec-Saint-Malo en 2000, 2e de la transat anglaise et 3e du grand prix de Royan, également en 2000, pour ne citer que ces résultats.

Bateau sponsorisé la TrinitaineBateau sponsorisé la Trinitaine
©Philip Plisson

Bernard Petit [fils du fondateur Lucien Petit et PDG de La Trinitaine à cette époque] n’a jamais exigé de monter sur son bateau, mais quand on l’y invitait, il montait à bord avec énormément de plaisir. Il faut dire que lorsqu’on est né à La Trinité-sur-Mer, même si on n’a jamais navigué, ce qui est son cas, on ne peut être étranger au monde de la voile.[…]

C’était quelque chose qui comptait beaucoup pour lui. Il faut reconnaître que voir les bateaux à marée haute, le matin, avec le soleil qui se lève derrière Saint-Philibert, ne peut laisser indifférent.

Au milieu de toutes ces raisons de se réjouir, la disparition en Méditerranée de Nicolas Florin, l’un des équipiers de Marc Guillemot, lors de la première étape de la Course de l’Europe de 1999, restera un douloureux souvenir. Un homme qui était papa depuis trois semaines… 
2001 sera également une année noire. Mais cette fois, fort heureusement, uniquement côté matériel.

Lors du Challenge Mondial Assistance, le bateau heurte un objet flottant au large de Brest, et l’un des flotteurs est très endommagé. L’équipage étant en péril, Marc Guillemot prend la décision d’évacuer le bateau, le laissant seul avec des balises. […]
Ce qui n’empêchera pas La Trinitaine et son co-sponsor Ethypharm de “mettre au bout” afin que le bateau prenne le départ de la Route du Rhum, qu’il terminera à la troisième place.

Malgré ce très bon résultat, la biscuiterie prend cependant la décision, en 2002, de vendre le bateau. Au début des années 2000, sont en effet arrivées sur le circuit des entreprises, comme Gitana (groupe Rothschild) ou Banque Populaire, qui ont commencé à voir les choses en grand.[…]
Pour La Trinitaine, reléguée au second rang sans pouvoir assurer de telles dépenses, le moment est venu d’arrêter. Il n’en reste pas moins que cette longue aventure de dix années dans le monde de la voile aura apporté son lot de moments exceptionnels.
Personne n’oubliera l’ambiance formidable qui régnait au départ des courses. Employés, patrons, tout le monde était au même niveau, on ne voyait plus la différence. Chaque fait de course était relayé dans l’entreprise, impliquant ainsi tous les employés. Et d’un point de vue extérieur, le bateau a donné de la biscuiterie une très belle image.
Aujourd’hui, douze ans plus tard, La Trinitaine est encore très souvent associée à la voile, ce qui est bien la preuve de la réussite de la biscuiterie dans ce domaine.